25.3.15

DUBAÏ Festival International de la Photographie de Mode 2015


Dubaï // Talon Haut Fashion Photography 2015

Dubaï // Talon Haut Fashion Photography 2015
Dubaï // Talon Haut Fashion Photography 2015

Dubaï // Talon Haut Fashion Photography 2015

18.4.14

Interview "The Whisper Factory" par Mathilde Fouquet.

http://www.thewhisperfactory.com/article.php?id=258&langue=fr

Avril 16, 2014 - RENCONTRES - MODE

À la rencontre de JN + C

JN+C, telle une évidence qui sonne et résonne. Un père, sa fille, unis par la vie, à jamais. Comme pour ressusciter certaines œuvres passées de Jean-Noël,Charlotte réinvente les photographies. À coups de pinceaux, de folie, de rage ou d’amour. Le tout avec une certaine pudeur. Ces œuvres, enfantées par deux esprits à l’empreinte artistique distincte, font en ce moment l’objet d’une rétrospective à Rouen après avoir habité l’écrin Mauboussin de la Place Vendôme. Rencontre coup de cœur pour duo de choc et de charme

Comme vous le savez, à la Factory nous avons un penchant tout particulier pour les personnalités touchantes, qui nous transpercent dès la première seconde. D’un regard, un mot, d’un sourire qui séduit. Lorsque j’ai rencontré Charlotte dans le Berlin glacial du mois de décembre, j’ai immédiatement pressenti « ce-je-sais-quoi » d’attirant et de mystérieux qui bouillonne en elle. Quelques mois plus tard, l’hiver a laissé place aux jours permissifs, et c’est au détour d’un café parisien que je la retrouve. Mais pas seule. Accompagnée de Jean-Noël, les L’Harmeroult m’offrent une plongée dans leur binôme aussi indépendant (car ils ne travaillent jamais ensemble -physiquement parlant-) que transcendant par la passion dévorante qui émane d’eux. A deux.


Le mot qui les définit ? Complice. Avec une pointe de malice. Pour comprendre JN+C, il faut se transporter dans le temps de l’enfance. Insouciant. Celui durant lequelCharlotte, âgée de 3 ans, trône d’or et déjà sur une place de choix en pointant du doigt le tirage de son père qui  fera la prochaine couverture de tel ou tel magazine de Mode institutionnel. Des studios italiens de la Maison d'Édition Rizzoli  au cœur de la rue d’Artois de Paris où défile la smala du Marie Claire, sans oublier le mythique groupeCondé Nast. Car oui, Jean-Noël a connu la gloire des plus grands photographes de Mode de son temps. S’il passe sa jeunesse dans un petit village andalous au rythme du champ des cigales, dès 18 ans il intègre la rédaction du Elle Magazine sous l’égide de Peter Knapp, directeur artistique de renom. Signant très vite les « Idées-Elle » de la fin du magazine français qui lui permettent de s’inspirer des Newton, Toscani et j’en passe, il découvre la « photo esthétique » et sa vision de la femme s’affirme jour après jour. Deux ans plus tard, Marie-Claire fait appel à lui. S’en suit 15 années de flash dans la figure, d’instantanés intemporels, d’Inès de la Fressange qu’il révèle au grand jour, et plus de 150 voyages afin d’immortaliser la Mode sur papier glacé. Il devient « le photographe de la couleur ». Mais pas que. Parallèlement, la peinture occupe une place prépondérante dans sa vie. Et celle-ci fait bien les choses. Incontestablement. Dans la maison de sa tante, l'écrivain Kabbaliste Dominique Aubier, à Carbonéras en Espagne, bon nombre de célébrités de la peinture se joignent à elle, notamment pour rédiger des textes d'expositions à leurs sujets et échanger des idées aussi bien associées à la littérature qu'à l'art et à la culture en général… Il y côtoie le gotha de l’art pictural, de Jésus-Rafael Soto à Alfred Manessier en passant par Soulages etPicasso. Ils l’encouragent et (in)consciemment lui donnent l’envie de continuer, continuer à s’exprimer et à raconter des histoires. « Quand je partais faire des editos, je me moquais de l’image en soit, ce qui m’apportait avant tout c’était l’équipe et ce que nous allions vivre. La connivence et l’alchimie, c’est ça qui comptait ».




Pendant ce temps Charlotte grandit dans les jupons de sa maman styliste. « Je n’ai jamais voulu être photographe. Cependant j’ai toujours aimé le travail d’équipe entre créatifs que j’ai découvert en voyageant avec mon père dès mes 15 ans ». De ces premières collaborations sous-jacentes dans le garage de leur maison où la famille projette les photographies des derniers shootings, elle en garde des étoiles plein les yeux mais signe également son envie d’affirmation dans un univers qui lui est propre. Elle intègre les Ateliers des Beaux Arts en lithographie et met à profit ses connaissances autant dans la photographie que la vidéo ou que la peinture. Ces œuvres sont repérées et traversent l’Atlantique pour atterrir à New York dans les foires d’Art Contemporain. Puis, comme le cri de la liberté et du renouveau, elle quitte la France pour poser ses valises et son âme à Berlin. Dans un atelier d’artistes, elle se découvre et jaillit alors des émotions qui font des ses performances des représentations identitaires et personnelles, remplies d’Elle. Ici et là, avec parcimonie.


2010. Quelques années ont passées. Jean-Noël s’extirpe peu à peu du milieu photographique pour s’abandonner dans la peinture. A l’instar d’un bouclier qui le lie à la réalité, il peint sur ces anciens clichés. Charlotte le pousse alors à peindre sur de la toile plutôt que sur les pages imprimées. Un jour, à l’aube de l’anniversaire de sa fille,Jean-Noël décide de lui faire un tableau. « Je n’arrivais pas à le finir, et je commençais à être paniqué à l’idée de n’avoir rien à lui offrir le jour J ! J’ai donc demandé à Charlotte de me donner un coup de main ». Charlotte, le regard pétillant me répond « Je n’arrivais pas, je ne pouvais pas peindre sur sa toile, je sacralisais bien trop ce que mon père réalisait ! ». « Ah bon ? Tu ne peux pas ? Tu veux que j’essaie ?! ». Prenant un pot de peinture, il explosa des pigments sur la toile. Quelques heures après, le coup de main de Charlotte se transforma en coup de pinceaux, et la peinture sanguinaire et masculine de son père fut imprégnée de la douceur des notes de pastels de sa fille. Résultat ? Leur première œuvre commune, nait du hasard : ça sera la genèse de JN + C.

Et, comme la vie, le hasard fait bien les choses. Ils en sont la preuve. Au fur et à mesure, Charlotte s’approprie les travaux de son père et prend des morceaux de vie pour en recréer une autre. Un soir, elle tombe sur les clichés « Blue Book » dédiés à la Mode et la Beauté, que Jean-Noël avait mis à la poubelle. « Tu ne vas pas les jeter, je peux les emmener avec moi à Berlin ? ». Le fruit de cette simple interrogation ? Une collection de 10 toiles dont Charlotte injecte son aura et son art et dont Alain Némarq, ami de la famille et Président de Mauboussin s’amourache au point de les exposer Place Vendôme en juin 2013.


  


« J’aime l’idée que ce soit confondu… Où est la photo, où est la peinture. Où est le père, où est la fille » me glisse Charlotte entre deux anecdotes. Cette phrase, ces mots, transpirent de leur duo. Et aujourd’hui, comme le début d’une nouvelle aventure commune, Birth, Mind (Blue Book) et Matter -les trois thèmes qu’ils ont conceptualisé entre Normandie et la ville berlinoise- s’exposent à Rouen jusqu’au 3 mai à la Galerie Manufacture 45.  Une première, qui est loin d’être la dernière. Car l’amour est universel. Et comme ils le disent si bien « tout est une affaire de transmissions de valeurs ». A bon entendeur.

JN+C 

Exposition du 26 mars au 3 mai 2014

Galerie Manufacture 45 - 
45, rue des Bons Enfants, 76000 Rouen



  

  


   

Gandhara Shaman, Oil on glossy print (2011) 35X45cm Framed.

29.11.13

Let's support JN+C

For next SCOPE ART in NEW-YORK. 

JN+C is the crossing point of two generations. Jean-Noël and Charlotte are incisive and complementary in their creation. They are taking care of their models, gorgeous women, muses and objects in the lost paradise of contemporary society. Charlotte elevate the feminine forms in the sphere of abstract experimentation and plays on the iconic fashion status. She often veils goddesses, not to hide but to sublimate their beauty and their fragility. This is the opening of a new world: Gandhara. (Today, Gandhara corresponds to the territory of Afghanistan, a country where women are mostly veiled from head to feet. Yet the dull blue of their burqa is a strange echo to the solarized blue photographs.) JN+C is an ode to feminine, between civilizations of yesterday and today.


    

        


L’esprit enfantin rejoint l’instinct animal, deux versants omniprésents chez l’artiste chasseur de beauté. Au cœur de la matière photographique, Charlotte L’Harmeroult fait ressurgir l’énergie en présence. JN+C est un croisement de regards: deux générations, ceux de Jean-Noël et de Charlotte, incisifs et complémentaires dans leur création, mais surtout bienveillants à l’égard de leurs modèles, femmes sublimes, à la fois objets et égéries d’une société contemporaine en mal d’absolu, de paradis perdu. Charlotte éleve les formes féminines dans les sphères de l'expérimentation abstraite et joue sur le statut iconique de la gravure de mode.  Elle voile souvent ses déesses, non pas pour cacher mais pour sublimer leur beauté, leur fragilité. C’est l'ouverture d'un monde nouveau celui de Gandhara. (le Gandhara correspond aujourd’hui au territoire de l’Afghanistan, pays où les femmes doivent la plupart du temps se voiler de la tête aux pieds. Or le bleu sourd de leur burqa fait un étrange écho au bleu solarisé des clichés.) JN+C est ainsi un hymne au féminin, à son évanescence comme à sa permanence, entre les civilisations d’hier et d’aujourd’hui.